Vous avez ici six années : 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008. Une intruse s’est infiltrée parmi elles. Quelle est-elle ? La réponse est inscrite plus loin dans cette chronique, et il est rigoureusement interdit de sauter les parties qui suivent pour passer directement à la réponse (sinon, je ne vous la dis pas, bon!)
Urbanisme
À Rimouski, il y a la place des Anciens Combattants, qui est plus un grand stationnement laid — comme tout stationnement — avec un petit coin de verdure au centre, que quoi que ce soit d’autre. Ai-je vraiment déjà entendu le maire de Rimouski envisager qu’un stationnement soit aménagé ailleurs, tout près, afin de transformer ce lieu en un espace piétonnier qui lui donnerait une véritable vocation de parc, en face du musée et de la salle de spectacles ? Ou ai-je rêvé ? Si j’ai rêvé, je suis pris d’une furieuse envie de faire un somme pour retrouver ce projet. Mais revenons à la réalité, toute plate soit-elle, et regardons de plus près ce parc, enclavé dans un stationnement. Il fait face au fleuve — oui, je sais, il est coupé par le boulevard René-Lepage, mais il est tout de même face au fleuve, et ne m’interrompez plus comme ça, s’il vous plaît —, et l’on y retrouve quelques bancs. Ces bancs sont-ils face au fleuve ? Non, ils sont placés face au stationnement. Vous pouvez donc y déguster votre lunch en reluquant les voitures, mini fourgonnettes, véhicules utilitaires sport et autres bagnoles de tout acabit. Et tout près, il y a un patrimonial abribus qui nous rappelle le temps où Rimouski avait un véritable service de transport en commun…
On trouve, en plein centre de ce simili parc tronqué de toutes parts, un grand monument qui rend hommage aux soldats morts au combat lors des deux guerres mondiales. Puis, tout autour de ce fier soldat de pierre, il y a trois vieux canons, qui rouillent au grand air. L’un pointe la cathédrale Saint-Germain, le second l’Institut maritime du Québec et le troisième pointe le fleuve, que j’entends presque crier : n’en jetez plus, la cour est pleine!
Tout anti-militariste que je sois, je trouve tout de même justifié qu’on rende hommage aux soldats tombés « pour la patrie », d’autant plus que ce monument n’est pas laid, bien qu’il soit d’une facture artistique plutôt soviétique, et qu’il recèle une valeur sentimentale certaine pour bon nombre de Rimouskois. Même moi.
Mais les canons ?
Jouons ensemble
Allez, un peu de patience, vous y êtes presque! Vous avez encore droit à la partie suivante pour trouver la bonne réponse.
Urbanisme 2
Le sous-marin Onondaga semble vraiment avoir un penchant pour la berge de la Pointe-au-Père. Pourtant, le Towonghana serait tellement plus à sa place auprès des canons de la place des Anciens Combattants dans une entreprise de récupération de rebuts ferreux. Et dire qu’il y a des gens qui se sont plaints qu’il y ait, durant quelques semaines l’été dernier, un empilement de pneus sur le quai de la rivière Rimouski.
Viens, ma chérie, allons admirer le soleil se coucher derrière le Wadagoungada… Dépêchons-nous, il est 15 heures, on ne le verra plus bientôt!
Allez, tout le monde ensemble : We all live in a ugly submarine, ugly submarine, rusted submarine…
Jouons ensemble (solution)
Oui, bon, vous avez bien fait ça, merci! Alors, voici la réponse que vous attendiez : l’année intruse, c’est 2005, car c’est la seule où il n’y a pas eu d’élections au Canada. 2003 : élections provinciales; 2004 : élections fédérales; 2005 : répit; 2006 : élections fédérales; 2007 : élections provinciales; 2008 : élections fédérales. Et, peut-être bientôt sur votre écran, élections provinciales ! Qui a dit que les élections se tenaient tous les quatre ans ? Et qui a fait adopter une loi qui stipule que les élections fédérales auraient désormais lieu à date fixe, tous les quatre ans ? Celui qui en a déclenché moins de deux ans après et qui a été réélu au coût modique de 320 millions de dollars. Pour 17 députés de plus de son parti, cela nous revient à 18 millions 823 mille 529 dollars par tête de gland!
2008, 40e anniversaire de Mai 1968 en France; l’un des slogans de l’époque : « Élections = piège à cons! »