« Le président du Venezuela, Hugo Chávez, pourrait modifier la loi électorale de son pays pour lui permettre de devenir président à vie », dit la manchette des informations radio de Radio-Canada. « Ciel!, m’exclamai-je en écoutant les nouvelles et en avalant du même coup une bouchée de céréales, mais qu’est-ce donc cela ? » En fait, le président Chávez, celui qui a osé dire à la face du monde que George W. Bush est un terroriste, voudrait modifier la loi qui limite à deux mandats la fonction de président pour lui permettre de se représenter à une prochaine élection dans son pays, et non « pour devenir président à vie ».
Curieuse distorsion de la réalité que cette manchette, bien peu digne du mandat d’information honnête et non sensationnaliste que devrait être et qu’a déjà été celui de la société d’État. Au Canada, il n’y a pas de limite au nombre de mandats de premier ministre, comme ça existe au Venezuela, aux États-Unis ou dans plusieurs autres pays. Ni le gouvernement fédéral ni aucune province canadienne n’est donc soumis à cette règle. Est-ce à dire que Stephen Harper ou Jean Charest veulent être premiers ministres à vie s’ils ne modifient pas la loi ? C’est pourtant bien ce que laisse entendre, par extension, cette manchette de Radio-Canada, qu’on devine très facilement télécommandée par les services de presse américains pro-Bush, ennemis jurés du socialiste Chávez.
Ici Radio-Canada.
Mode masculine
Denis Coderre a vraiment le don du camouflage. Comme il devait se rendre en Afghanistan, il s’est laissé pousser la barbe. Et aujourd’hui, tout le monde le confond avec un taliban. Il peut donc défiler bien tranquille dans les rues, ruelles et grottes du pays. Oui, bon, c’est sûr que s’il enlevait sa pin de l’unifolié et qu’il portait un linge à vaisselle sur la tête, l’effet serait encore meilleur, mais l’effort est louable. En y regardant de plus près, j’ai l’impression que les barbes doivent prendre plusieurs mois, voire quelques années, avant d’atteindre la longueur qui est de mise chez tout taliban qui se respecte. Nous suggérons donc à Denis Coderre, s’il veut parfaire son mimétisme, de rester encore longtemps, très longtemps en Afghanistan.
Commandites-vous? Il est déjà revenu? Expulsé, vous croyez?
Économie
Pauline Marois est riche et elle ne s’en cache pas. Elle et son homme habitent dans une réplique du château de Moulinsart, qui était la demeure du capitaine Karpock, comme le disait la Castafiore (la vraie). La mise au jour de sa richesse a rendu Pauline Marois suspecte aux yeux de bien des moins nantis de ce bas monde, qui sont légion. Les lignes ouvertes des stations de radio populaires ont donné lieu à du mange-Pauline à toutes les sauces. Maudits riches!
Sans doute que la plupart des gens qui tiraient à boulets rouges sur la chef du PQ sont de grands acheteurs de billets de loterie. Et pourquoi achètent-ils des billets? Pour devenir riches…
Livres en solde
Les couteaux volent bas chez les ex-premiers ministres canadiens. Le p’tit gars de Be-Comeau, Brian Mulroney, règle ses comptes avec Lucide Bouchard, qui lui a joué dans le dos comme lui seul peut le faire, tandis que le pitbull de Shawinigan, Jean Chrétien, retourne à Paul Martin tous les couteaux que celui-ci lui a plantés dans le dos. Et le subtil Jean s’en prend aussi à Brian Mulroney et au lucide au toupet en acier trempé. Et bien sûr, ni l’un ni l’autre n’est porté sur l’autocritique. Comme quoi la roue tourne, tout le monde est meilleur et pire que l’autre et le père du premier est plus fort que la matante du troisième.
Y a-t-il quelqu’un dans votre entourage à qui vous voulez vraiment du mal ? Offrez-lui ces deux livres de « mémoires politiques » et, allez, un peu de sadisme, ajoutez-y le manifeste Pour un Québec lucide. Imaginez ensuite cette personne couchée dans son lit, en train de lire ces centaines de pages de flatulence imprimée.
Cinématographie canadienne
La nouvelle ministre patrimoniale conservatrice canadienne, Josée Verner, vient de couper les vivres au Centre international du film pour l’enfant et la jeunesse, le CIFEJ, qui existe depuis 1955 et qui a son siège social depuis 1990 à Montréal. Comptant plus de 150 membres dans 57 pays, le CIFEJ a l’outrecuidance de défendre et de promouvoir des valeurs humanitaires dans les productions cinématographiques jeunesse, ce qui cadre bien mal avec la philosophie du gouvernement Harper. Qui sait, le CIFEJ aurait pu, un jour, promouvoir un film canadien qui discrédite, auprès de notre belle jeunesse canadienne, la mission de l’armée canadienne en Afghanistan.
Quand Josée Verner a été nommée en remplacement de Bev Oda, le milieu culturel ne pouvait que se réjouir – un peu, car les états de service de la madame n’étaient guère éloquents. Or, il semble bien qu’on ait changé un dollar pour trois trente sous, deux dix cennes et un cinq cennes.
Le CIFEJ se trouvera un autre pays d’accueil et encore une fois, le Canada aura une bien belle image sur la scène internationale.
Tourisme
Tout va pour le mieux dans l’organisation des fêtes du 400e anniversaire de Québec. Quoi qu’en dise René Angelil, le spectacle de Céline Dion aura bel et bien lieu en août 2008, avec U2 en première partie.
Par ailleurs, l’Office du tourisme de Québec nous informe que toutes les chambres d’hôtel de Québec et des environs, de Cloridorme à Sault-Sainte-Marie, sont déjà réservées. Bref, on peut s’attendre à un succès aussi retentissant que celui des Fêtes de Québec 1534-1984.